{"id":8014,"date":"2017-10-17T17:48:35","date_gmt":"2017-10-17T15:48:35","guid":{"rendered":"https:\/\/paroisses-sarreguemines.fr\/?p=8014"},"modified":"2017-11-24T20:57:46","modified_gmt":"2017-11-24T19:57:46","slug":"nouvelle-traduction-pere","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/paroisses-sarreguemines.fr\/nouvelle-traduction-pere\/","title":{"rendered":"Une nouvelle traduction du Notre-P\u00e8re"},"content":{"rendered":"

A partir du dimanche 3 d\u00e9cembre 2017, les catholiques fran\u00e7ais r\u00e9citerons la pri\u00e8re du Notre P\u00e8re avec un changement au niveau de la 6\u00e8me demande. Nous dirons “Et ne nous laisse pas entrer en tentation” \u00e0 la place de “Et ne nous soumet pas \u00e0 la tentation”.<\/h4>\n

Pourquoi ce changement ?<\/h2>\n

Ce changement fait suite \u00e0 une nouvelle traduction de la Bible liturgique, du grec en fran\u00e7ais. Sa lecture, lors des c\u00e9l\u00e9brations et messes, est d\u00e9j\u00e0 en vigueur depuis 2013. Ceci dit en passant, l’int\u00e9gralit\u00e9 de cette Bible est accessible sur internet (https:\/\/www.aelf.org\/bible<\/a>).<\/p>\n

Le verset dont il s’agit est tr\u00e8s complexe \u00e0 traduire. La traduction “Ne nous soumet pas \u00e0 la tentation” n’\u00e9tait pas fausse, et la nouvelle n’est pas forcement meilleure. L’int\u00e9r\u00eat du changement est de mieux saisir le sens de la demande. Il permet aussi de prendre conscience que la Parole de Dieu nous pousse \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir.<\/p>\n

L’ancienne traduction : “Ne nous soumet pas \u00e0 la tentation”<\/h3>\n

Avec cette traduction : Dieu est consid\u00e9r\u00e9 comme la cause de la tentation.<\/strong> Et Dieu peut-il \u00eatre la cause de la tentation ? Peut-il vouloir s’il bon, que nous soyons tent\u00e9s ? La nouvelle traduction r\u00e9pond non.<\/p>\n

On aurait pu aussi poser la probl\u00e8me autrement, par exemple en r\u00e9fl\u00e9chissant aussi sur le terme de “tentation”, que certains traduisent plut\u00f4t par \u00e9preuves. Que Dieu envoie des \u00e9preuves, c’est d\u00e9j\u00e0 moins scandaleux. Et d’ailleurs, faut-il se pr\u00e9server du scandale ? Dieu n’est-il pas aussi un tentateur ? N’est-ce pas Dieu qui envoie Abraham sacrifier son fils, et J\u00e9sus au d\u00e9sert ? En refusant trop vite de voir en Dieu l’auteur ou l’un des auteurs de la tentation, en voulant lui laisser les mains pures de tout mal, on risque de manquer une part de son myst\u00e8re. Il y a peut-\u00eatre une p\u00e9dagogie divine jusque dans nos tentations, et jusque dans le mal. L’ignorer, c’est risquer le d\u00e9sespoir, peut-\u00eatre la plus grande des tentations, celle de celui qui se sent trop mauvais pour \u00eatre aim\u00e9, ou trop bon pour en avoir besoin. Dieu, lui, n’a pas abandonn\u00e9 le fils prodigue dans le p\u00e9ch\u00e9. Et n’est-il pas \u00e9crit qu’il y a plus de joie au Ciel pour 1 p\u00e9cheur converti que pour 99 justes ? Cette joie vaut peut-\u00eatre de nous induire en tentation (sans nous y soumettre).<\/p>\n

La nouvelle traduction : “Et ne nous laisse pas entrer en tentation”<\/h3>\n

Avec cette nouvelle traduction : Dieu nous laisse entrer ou non dans une tentation dont il n’est pas la cause.<\/strong><\/p>\n

Ce changement nous rappelle que m\u00eame l’un des textes les plus importants de la Bible, celui que J\u00e9sus nous a donn\u00e9 pour nous adresser \u00e0 son P\u00e8re, n’a rien de transparent. Lire la Parole de Dieu, et m\u00eame la r\u00e9citer, ne peut jamais se faire sans r\u00e9fl\u00e9chir en m\u00eame temps sur ce qu’on lit, sans questionner nos propres r\u00e9citations, sans douter, non de la Parole de Dieu, mais de notre capacit\u00e9 \u00e0 la saisir.<\/p>\n

Sources<\/h3>\n

Revue \u00e9glise de Metz<\/a>, oct 2017, p 18-19<\/p>\n

Pour aller plus loin<\/h2>\n

Conf\u00e9rences sur le Notre P\u00e8re<\/h3>\n

Le dioc\u00e8se de Metz propose un cycle de conf\u00e9rences sur le Notre P\u00e8re, les mardis \u00e0 18h30 \u00e0 Metz (renseignements au 03 87 75 05 08) aux dates suivantes<\/p>\n