Pourquoi ne pas profiter de ce temps de confinement imposé pour lire l’encyclique du pape François sur la fraternité. En suivant la proposition élaborée par mon confrère, curé à Montigny les Metz, l’abbé Stéphane Jourdain, je vous proposerai chaque semaine, Le schéma de lecture avec quelques indications qu’il a préparé et je vous invite à me renvoyer vos questions, remarques, incompréhension, découvertes… à cure@paroisses-sarreguemines.fr

Vous pouvez lire ou télécharger l’encyclique en suivant ce lien, ou en version Word à imprimer

Semaine 6

Dernière étape de la lecture de l’encyclique, avec le chapitre final qui s’arrête sur « les religions au service de la fraternité dans le monde »

Je vous propose une lecture en 3 temps, plus un temps pour reparcourir l’encyclique et voir ce qui vous y a marqué.

  • n° 271-281 : Au cœur de la démarche religieuse, il y a la dignité humaine. Et cette dernière repose sur le fait que nous soyons tous enfants d’un même Père (n°272 et 273). C’est ce qui pousse l’Eglise à oser un discours au service de tous, de toute l’humanité, en portant constamment « attention au bien commun et le souci du développement humain intégral » (n°276). Pour cela, l’Eglise doit entrer en dialogue avec les autres religions, tout en affirmant la source de cet engagement, qu’est l’Evangile (n°277)
  • n° 281-287 : Ce passage s’attache à démontrer que les violences n’ont pas leur origine dans la religion, mais dans une mauvaise interprétation de la foi : « la violence ne trouve pas de fondement dans les convictions religieuses fondamentales, mais dans leurs déformations » (n°282). Face à toutes les divisions, les chefs religieux sont invités à devenir des médiateurs (n° 284). Le pape relaie aussi, au nom de tous les hommes religieux, un appel à la fraternité universelle.
  • Prières finales : Deux prières, que je vous invite à prendre le temps de dire, de redire, de méditer… Pour y découvrir ce qui fait notre fraternité sur la terre, sa source, et ce que nous avons à faire pour qu’elle vive.

Et pour finir, pourquoi ne pas reprendre l’encyclique, regarder sa dynamique, son plan, les notes que vous avez prises, les passages qui vous ont marqués ou interpellés. Et ainsi dire (et pourquoi pas partager avec d’autres) ce qui vous a marqué dans ce texte du pape François.

Semaine 5

Cette semaine, je vous propose de lire à nouveau uniquement un chapitre, le septième, les n° 225 à 270

« Des parcours pour se retrouver ». Tel est le titre du septième et avant dernier chapitre de Fratelli Tutti, en 3 phases axées sur l’histoire, sur le pardon et sur les oppositions à ce cheminement.

  • n° 225-235 : Le pape François part de la vérité, que nous avions déjà rencontrée aux numéro 206 à 214, dans le 6ème chapitre, et de l’histoire, c’est-à-dire des racines, non pas enjolivées, mais des faits réels… Partir de ce point de départ permet de cheminer, en société comme en famille (n°229), afin d’œuvrer pour la réconciliation, et de viser la paix, ou même l’amitié sociale, avec tous les membres de la communauté (y compris les plus petits (n°233).
  • n° 236-254 : Si le conflit est inéluctable dans la vie des hommes (n°240), le pardon nécessite pour sa part la justice pour ne pas rester en colère. Le conflit se dépasse dans le dialogue, tout en conservant la mémoire de ce qui a été blessé. Le passage sur l’oubli vis-à-vis du pardon est très fort (n°250-251).
  • n° 255-270 : Guerre et peine de mort sont deux armes qui sont utilisées pour résoudre une situations complexe, mais qui au final n’améliorent pas la situation générale (car dans notre société mondialisée, tout est lié !) car la violence ne résout rien.

Après un chapitre qui nous interrogeait plus personnellement, le pape part à nouveau dans des situations géopolitiques plus vastes, mais tout ce qu’il nous propose rejoint également, notre existence. Une fois de plus, il y a matière à s’engager…

Semaine 4

Cette semaine, je vous propose de lire uniquement un chapitre, le sixième, les n° 198 à 224

Ce chapitre a pour titre « dialogue et amitié sociale ». Après des chapitres plutôt généraux, il est le premier à nous proposer des pistes concrètes… et  des interrogations. Voilà pourquoi je pense profitable de le lire tranquillement, pour pouvoir plus directement s’approprier les réflexions qu’il contient, et les méditer. Je vous invite à le lire en 3 fois :

  • n° 198-205 : La première partie de ce court chapitre concerne le dialogue, et nous invite à entrer dans une véritable culture d’échange, qui ne soit pas une suite de « monologues parallèles » (n°200). Ce court passage nous invite à nous interroger : de quelle manière suis-je capable d’un dialogue véritable, qui vise le Bien Commun, sans chercher mon intérêt ? Suis-je un héros de l’avenir, selon les paroles du pape : « Les héros de l’avenir seront ceux qui sauront rompre cette logique malsaine et décideront de défendre avec respect un langage chargé de vérité, au-delà des avantages personnels » ? Le pape nous invite aussi à regarder l’usage que nous faisons des médias numérique (n° 205)
  • n° 206-214 : Dans le dialogue, et pour qu’il puisse avoir lieu, il faut accepter la recherche de la vérité. Celle-ci s’oppose au relativise (et donc à l’individualisme !). La Vérité est la norme ultime, qui est bien supérieure au consensus, car d’elle découle les exigences morales de noter société et du vivre ensemble. Le dialogue, dans la recherche du consensus, risque de laisse la porte ouverte à la raison du plus fort. D’où la question de ma perception de la vérité, et des moyens que je me donne pour la découvrir et l’accepter ?
  • n° 215-224 : Le pape nous invite à entrer dans une culture du dialogue, ouverte à tous (et pas simplement aux personnes éloquentes ou savantes, cf. n°215). Cela demande du temps, mais permet de construire un véritable pacte social, qui redonne dignité à tous et inclut tout le monde. Pour cela, il nous faut parfois apprendre à nous désapproprier de nos certitudes, de « céder quelque chose pour le bien commun » (n° 221). La bienveillance est une des manières de mettre cette culture du dialogue et de la rencontre en œuvre.

Ce chapitre est le premier qui nous interroge personnellement de manière directe sur ce que nous pouvons faire pour promouvoir cette amitié sociale que le pape vise. Il est concret, et très personnel…

Semaine 3

Cette semaine, je vous propose de lire les chapitres 4 (n°128-153) et 5 (n°154-197)

Le chapitre 4, intitulé « un cœur ouvert au monde » est relativement court. Je vous propose de le lire en deux fois. C’est un chapitre qui ouvre à l’universalité du monde et des situations :

  • n° 128-141 : Le chapitre commence par une réflexion sur l’accueil des étrangers, et principalement des migrants, insistant sur l’intégration, tout en permettant à ceux qui arrivent de garder leur culture. Ce qui implique que ceux qui accueillent aient conscience de la leur. Ce sera alors un échange gagnant-gagnant.
  • n° 142-153 : La lumière est mise sur la  question culturelle et notamment sur la juste tension entre culture particulière et monde universel. Les racines de chacun permettent un dialogue fécond.

La question de l’accueil des migrants (nouvellement arrivés ou déjà installés) se pose en terme avant tout culturels pour le pape, qui nous invite à réfléchir aux conditions nécessaires pour qu’un véritable échange puisse avoir lieu.

Pour le chapitre 5, « la meilleure politique », qui va traiter de questions politiques (!) je vous propose un découpage en 4 séquences :

  • n° 154-162 : La question du peuple se joue aujourd’hui autour du populisme, alors que la catégorie « populaire » semble plus adéquate pour une fraternité réelle.
  • n° 163-170 : Au contraire de la véritable charité, l’individualisme conduit au matérialisme et à l’individualisme. Le libéralisme politique (et économique) étriqué empêche la constitution d’un socle populaire permettant la mise en œuvre d’une fraternité vécue.
  • n° 170-185: Le pape rappelle le rôle des organisation internationales (l’ONU) pour réguler la société, tout comme celui de la politique vécue dans la charité (n°180 et 181).
  • n° 186-197: Deux autres points centraux de la Doctrine Sociale de l’Eglise sont ici abordés : la subsidiarité et la solidarité. (n°187), comme principes de la dignité des personnes. Le pape termine ce passage sur l’importance de la tendresse (n°194) comme manière d’être engagé en politique.

Semaine 2

Cette semaine, je vous propose de lire les chapitre 2 (n°56-86) et 3 (n°87-127)

Pour le chapitre 2, intitulé « un étranger sur le chemin », le pape François commente la parabole du Bon Samaritain (Lc 10-25-37). Je vous propose de lire ce chapitre en 3 jours :

  • n° 56-68 : Le pape commence par rappeler l’impératif de la fraternité qui traverse la bible (n°57) et se traduit dans la vie commune. Le commandement de l’amour, vécu de manière ouverte, universelle, résume cet appel biblique (n° 62). S’ensuit une lecture de la parabole au niveau du blessé, de celui qui est agressé. « C’est un texte qui nous invite à raviver notre vocation de citoyens de nos pays respectifs et du monde entier, bâtisseurs d’un nouveau lien social » (n°66)
  • n° 69-76 : Après nous avoir interrogé sur notre réaction face à la détresse des blessés (n° 69-71), François passe  en revue les divers personnages, et nous identifie à chacun d’eux, y compris cet homme blessé (n°76).
  • n° 77-86 : Dans une dernière partie, le pape nous fait réfléchir à notre propre responsabilité (n° 77 : « Aujourd’hui, nous nous trouvons face à la grande opportunité de montrer que, par essence, nous sommes frères »), et à la manière de la vivre collectivement (n° 78). La question du “prochain” invite à se faire proche de ceux qui en ont besoin (n° 81, 85) au-delà de ce qui pourrait nous séparer.

Sans être moraliste, ou culpabilisant, le pape François livre ici une belle analyse, avec des parallèles flagrants, entre la parabole du Bon Samaritain et nos choix de vie, notre propre manière de vivre (ou non) la fraternité. Une invitation à toujours nous mettre en route, à ne pas nous arrêter en chemin.

Pour le chapitre 3, « penser et gérer un monde ouvert », je vous propose à nouveau un découpage en 3 séquences :

  • n° 87-100 : La question de l’ouverture aux autres pour se réaliser est au cœur de la réflexion du pape. Celle-ci culmine dans l’amour-charité (n° 91, 93), qui nous ouvre à une communion universelle (n° 95), incluante à tous (n°98). C’est le sens de ce que le pape appelle « l’amitié sociale» (n°99).
  • n° 101-117 : Approfondissant le terme de “prochain”, le pape nous fait réfléchir à notre devise nationale, “Liberté, égalité, fraternité”, en invitant à dépasser notre petit groupe de contacts, pour permettre à tous d’être considérés comme égaux. « L’appel à se transcender dans la rencontre avec les autres se trouve à la racine même de son être. » (n° 111). La solidarité, entre autres, est un moyen que le pape nous propose.
  • n° 118- 127: Face à l’individualisme, le pape promeut la destination universelle des biens (n° 119) et le partage des ressources. On rejoint ici Laudato Si’. La dignité de chaque personne doit également se traduire dans les relations internationales.

Semaine 1

Pour cette première semaine, je vous invite à lire l’introduction (n°1 à 8), puis le premier chapitre, (n° 9 à 55).

Pour l’introduction, la lecture peut se faire en une seule fois. Le n°3 prend un sens très fort au regard de l’actualité que nous vivons, et de l’importance, pour le dialogue d’avoir nos convictions propres. le n°7, sur la pandémie de la Covid-19 et la fragmentation de nos sociétés à ce moment, peut nous inviter à réfléchir à la force de nos relations…

Pour le 1er chapitre,  je vous propose ensuite de découper la lecture en 5 séquences. Attention, ce chapitre peut apparaitre comme une vision négative de notre monde. Mais le pape François commence souvent ses documents en dressant un tableau de la réalité concrète qui est la nôtre. N’oublions pas non plus que cette encyclique est universelle, et que certains problèmes peuvent ne pas nous toucher mais être importants pour d’autres zone de la planète. Ce n’est qu’un premier chapitre, les réponses viendront plus tard…

  • n°9 à 14 : ” Le bien, comme l’amour également, la justice et la solidarité ne s’obtiennent pas une fois pour toutes ; il faut les conquérir chaque jour” (n°11). L’accent est mis sur l’importance du Bien Commun et des racines personnelles et sociales de chacun.
  • n°15 à 28 : Le libéralisme économique et ses implications sont pointés par le pape de manière directe, tout comme l’individualisme exacerbé de nos sociétés. Le n°23 ravira particulièrement la gent féminine, avec une demande d’égalité réelle entre hommes et femmes par le pape !
  • n°29 à 36 : Quand la globalisation tourne au repli sur soi et sur ses propres intérêts… Mais les crises de l’histoire nous rappellent à l’importance d’une humanité rassemblée.
  • n°37 à 46 : Immigration… ou “droit de ne pas émigrer” (n°38), et accueil de l’autre, dans une véritable culture de la rencontre. La question de la communication (et l’illusion qu’elle crée et entretien) est également posée par le pape.
  • n°47 à 55 : L’importance du silence, de l’écoute, dans un monde bruyant (et bruissant) sont essentiels pour la recherche de la vérité. Le chapitre se termine sur un appel à l’espérance ; “L’espérance est audace, elle sait regarder au-delà du confort personnel, des petites sécurités et des compensations qui rétrécissent l’horizon, pour s’ouvrir à de grands idéaux qui rendent la vie plus belle et plus digne” nous dit le pape François au n°55.

Et vous, qu’est ce qui vous a marqué, interrogé, heurté ?